Chronique de Jean-Louis Chambon

A Couteaux tirés…

Les temps où les tensions internationales se réglaient prioritairement par la diplomatie sous l’aile bienveillante des institutions installées après 1945, sont révolus.

Adieu au fleuret moucheté … c’était une époque où l’élégance savait aussi accompagner les « Rounds » mondiaux…. Place, à l’ère des négociations et des confrontations … À « couteaux tirés ».

Ce basculement du monde s’accompagne pour notre planète de violences dans le vocabulaire comme dans les actions, hier impensables, émanant des dirigeants des nouveaux empires, psychopathes avérés, menteurs pathologiques prétendant donner à leurs folles politiques des vertus messianiques.

Les valeurs morales, universelles qui ont fondé l’histoire de l’humanité, d’Aristote à Hume, en passant par Montesquieu, se sont dissoutes dans cette ère de post-vérité, véhiculée par les réseaux sociaux, des colonies de complotistes et de cerveaux dérangés dopés aux hallucinogènes.

La force faisant de plus en plus la loi (et non l’inverse), une grande inquiétude a suivi la sidération initiale et touche les plus faibles, les plus démunis comme les Etats qui commencent à se compter, et qui peuvent encore se prévaloir d’une logique démocratique. L’Europe, elle-même, tremble.

« L’exemple venant d’en haut » comme le dit la sagesse populaire, il n’est pas étonnant que cet ensauvagement du monde se propage et gangrène des sphères entières de nos territoires. Notre société est malade, un « mal- être », qui s’accompagne d’une progression sans précédents d’usage d’anxiolytiques et de consommations de drogues de tous types, avec des suicides de jeunes, etc.

Le déficit de communication (merci aux réseaux sociaux !!) s’accompagne de pertes de « repères » tant familiaux que politiques ou spirituels, avec une progression mesurable de violences physiques et verbales, du rejet de toutes règles, institutionnelles ou non, avec contestations permanentes de l’autorité, quelles que soient le lieu, l’heure, ou les conditions où elles s’expriment.

Une logique de « couteaux tirés » pour toutes les classes d’âges, y compris les très jeunes mineurs a envahie à son tour des lieux que l’on croyait sanctuarisés, l’école, la circulation, les rencontres sportives et les lieux de divertissement ou de loisirs.

Et, Il ne se passe pas un seul jour sans que quelque part dans notre douce France, soit relaté un événement, le plus souvent dramatique, mettant en scène l’utilisation, d’une arme par destination, couteau, poignard, machettes, couteaux-zombies et autres douceurs.

La prolifération de ces armes dites blanches dans une atmosphère « à couteaux tirés », et la banalisation des faits divers qui les accompagnent, l’extrême gravité des conséquences de leur utilisation, commencent sérieusement à nous donner des idées noires.

Nous devons nous interroger sur notre capacité à établir et maintenir une véritable sécurité dans l’espace public ou privé. Combien de jeunes, de simples passants, de conducteurs de véhicules, de paisibles retraités ont été les victimes innocentes de ces insupportables dérives, du mimétisme de ces incivilités et autres « pétage de plomb » ?

C’est, nous dit -on, le résultat d’une société en souffrance, de colères qui échauffent les esprits et des réseaux sociaux qui apportent leurs lots funestes. Mais, ce « poison » ronge sournoisement notre société et s’étend partout en Europe et dans le monde.

Qu’attendons-nous donc en France pour prendre de nouvelles dispositions radicales contre le port des armes blanches ? Quel député, quel Ministre osera, aura le courage de prendre ce dossier à bras le corps ? faudra-t-il attendre le doublement du nombre des victimes ou la transformation de nos villes et villages en coupe-gorge ? La Société doit maintenant se protéger comment ?

- Informer, accompagner et responsabiliser fortement les parents sur leurs devoirs citoyens, sur la prévention, le contrôle de la possession et les risques des armes blanches (les vérifications envisagées à l’entrée des écoles, c’est bien, mais trop tardif.)

- Interdire le port d’armes blanches, ce n’est en rien une insupportable atteinte aux libertés fondamentales.

- Réprimer leur possession comme le permettent les lois en vigueur (article L 317-8 dispositions pénales du CSI), mais qui ne sont hélas pas appliquées, ce n‘est pas un abus de pouvoir mais du simple bon sens, et

- sanctionner durement adultes et jeunes réfractaires, ce serait enfin sortir de la naïveté ambiante pour prioriser l’instinct de survie dans « un monde à couteaux tirés ».

C’est possible …. Si nous le décidons collectivement et engageons un combat déterminé contre ce fléau.  A défaut nos larmes et nos gémissements n’y pourront rien.

Tôt ou tard il nous faudra rendre des comptes sur notre laxisme.

Jean louis CHAMBON

Président-fondateur du Cercle TURGOT

Capture d’écran 2020-01-30 à 13.26.22

Le Cercle Turgot est un centre de réflexions et d’analyses financières traitant des grands sujets économiques et sociaux.

© 2023 Tous droits réservés - Mentions légales - Conçu par CONCILIUM